La décision d'aller vers l'inconnu, de prendre la
route et de me détacher de tout a été prise au moment même où l'idée m'est
venue. Emportée par la motivation et l'excitation, je m'imaginais déjà contempler le coucher du soleil sur une plage
sauvage devant mon feu. Je me voyais allongée à côté de ma tente, à compter les
étoiles dans le ciel. J'entendais le calme et la paix épouser les cris des
vagues et bercer mon sommeil. Je voyais les visages
des montagnards aux traits durs et aux sourires doux. J’essayais de deviner ce
que toutes ces femmes allaient m'apprendre sur elles... Je ressentais un
sentiment de paix.
Vers où ? La destination m'importait peu. Je pensais
surtout à la route et ce qu'elle allait me faire découvrir, au chemin et à ce
qu'il me cachait, à la femme de mon pays où qu'elle soit. Alors j'ai laissé la
boussole choisir pour moi, car dans mon esprit je
chantais "Hit the road Lou".
Quand ? Dans ma tête j’étais déjà partie, et
physiquement je m’étais donnée une semaine pour tout préparer et commencer
ma marche.
Comment ? A pied, sac sur le dos. Parce que je voulais
sentir le contact avec ma terre, l'air, le soleil, le
vent. Je voulais prendre le temps de regarder les gens dans les yeux, je
voulais pouvoir dire « Salam » partout où je passe, je voulais avoir la
possibilité de m'arrêter facilement pour saisir toute opportunité d'échange.
Pourquoi ? Pour répondre à des
questions existentielles... Me retrouver dans mon pays, dans les hommes et les
femmes que j'allais rencontrer. Je voulais voir d'où venait ma grand-mère.
Découvrir les modes de vie, les traditions, le Maroc profond, la marocaine multiple.
J'ai proposé à une amie de m'accompagner, et elle a accepté
avec beaucoup de courage de me suivre dans cette aventure aussi folle
qu'audacieuse. Je lui ai expliqué pendant des heures ma vision des choses, elle
a partagé mon point de vue, et il a encore fallu
quelques heures d'échanges pour que les idées finissent par prendre forme.
Pour autant, un minimum de logistique s'imposait. Entre
l'itinéraire, la durée, le matériel, ... En à peine 4 jours, presque tout
était en place : point de départ, sites de repos,
nombre de kilomètres à parcourir par jour, le programme, le plan ... un bon
travail d'équipe.
Je savais que ce voyage allait m'apprendre beaucoup. Mais
je ne m'attendais pas à ce que l'apprentissage commence avant même le premier
pas. J'ai
regardé mon sac prêt pour une aventure de trois mois pour aller vivre sur la route, sans confort, vers
l'inconnu, sans stabilité, dans le hasard ... il y avait là le nécessaire pour
faire face à toute situation. A ce moment-là, j'ai tourné mon regard vers tout ce que je laissais derrière moi et je me suis dis : "nous n'avons pas besoin de tout ce qu'on
achète, 80% de ce qu'on possède nous est inutile". Nous sommes de grands
consommateurs.
Le
11 juillet 2016, c'est le jour J, l'aventure commence. Nous avons fait nos premiers pas au départ de Casablanca sous
le soleil brûlant de mon pays.
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